Professeur (et chasseur) Michael G. Harris

J'ai toujours vécu à Denhil Town et je compte bien y rester pour mes vieux jours. La vie de haut standing ou dans une grande ville n'est pas faite pour moi. J'aime mon petit train de vie simple.

Je suis, tout comme mes parents, né ici, le trentième jour de novembre de l'année 1979. Autant dire que les premières semaines de ma vie, je les ai passée emitoufflé dans les couvertures, vu le froid piquant qui sévissait cette année là. Je n'ai pourtant pas été couvé très longtemps. Mon père était exigeant, et il est vrai que si on veut s'en sortir par ici, il faut se lever de bonne heure. Dès mes 7 ans, il m'emmenait à la chasse et à la pêche avec lui, nous faisions souvent des randonnées tout les deux dans les bois, partant même bivouaquer quelques jours sur les collines Olympiques.
Ma jeune soeur, quant à elle, restait avec ma mère, pour effectuer des travaux, diront nous domestiques. C'est un peu le problème de vivre dans une petite ville, les moeurs y sont encore très rustiques : la femme à la cuisine, en digne maîtresse de maison, et l'homme, vadrouillant à travers champs, rapportant victuailles et bois pour le poêle.
Moi, j'aspirais à un peu plus. J'étais bon élève à l'école, mes capacités m'ouvraient les portes des études supérieures qui m'attiraient tant. C'est avec beaucoup de mal que mon père a digéré la nouvelle, surement dans la crainte de ruiner la famille et de m'éloigner de celle-ci.
Cependant, je lui prouva que je pouvais y accèder sans rien exiger d'eux. Je travaillais comme un fou pour suivre mes études à Olympia, souvent très tard le soir, pour payer mon école. C'est donc encore plus fier de ma réussite que je ne devais qu'à moi-même, que je suis revenu m'installer à Denhil Town. Aujourd'hui, j'enseigne l'histoire au collège de la ville, et je dois dire que cela m'enchante d'éduquer des jeunes du coin, qui peut être un jour, prendront ma place.

J'ai toutefois gardé le goût de la nature, et surtout de la chasse. On pourrait presque dire que c'est une activité courante pour la majorité des hommes de la ville. Les loups peuplent particulièrement nos forêts et menancent de s'introduire dans les habitations. Quand je parle de loup, je pense bien évidemment à l'animal connu de tous, mais ici, au fin fond de l'état de Washigton, se cachent également des bêtes sanguinaires : les lycanthropes. Peu de gens sont au courant de leur existence, qui je dois le dire, était pour moi à l'origine une simple légende de folklore. Pourtant, ils sont bien là, errant aux alentours. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'en rentrer. Je dois bien avouer que si cette échéance arrivait le plus tard possible, je ne m'en plaindrais pas. Non pas que je manque de courage, mais je tiens à mon existence. Beaucoup ont perdu la vie en voulant s'attaquer à eux, et je ne voudrais pas perdre la mienne, d'autant qu'il me reste encore plein de chose à faire. Me marier par exemple serait une bonne chose, surtout lorsque votre mère vous répète que passé trente-cinq ans, les maris ne valent plus rien. Les femmes ne s'y intéresse plus. Je n'ai donc plus que trois ans pour trouver celle qui sera la mère de mes enfants.

Je ne suis pas un gars très expressif, bien souvent solitaire, je passe pour l'homme discret qu'on remarque peu, mais je n'en suis pas moins très sociable, lorsque l'on engage la discution avec moi. Ce qui est le minimum tout de même lorsqu'on est prof. Seulement même grisé, ne comptez pas sur moi pour vous déballer mes sentiments. C'est généralement les autres qui viennent vers moi plutôt que l'inverse, à part en cours, là c'est moi qui va vers les élèves. C'est là que je suis propablement le plus à l'aise. Le regard des adolescents est généralement plus neutre que celui des adultes. Peut être est-ce pour cela que je suis encore célibataire à mon âge. Trop renfermé, incontestablement réservé.
C'est l'une des raisons qui me fait aimer la chasse, surtout au petit matin. On se retrouve au calme, dans la nature, seule la rosée est passée avant vous. Les oiseaux s'éveillent, gazouillent pour annoncer la nouvelle journée qui se présente à eux. Même la végétation semble reprendre vie lorsque le soleil carresse leur feuillage. C'est une bouffée d'oxygène incroyable qui m'est nécessaire pour relâcher la pression du quotidien.
M'enfin on ne me changera pas, je suis comme ça depuis toujours. Je fais déja un effort considérable pour vous parler de moi de la sorte. D'ailleurs je ne vois pas trop quoi rajouter.
Peut-être devrais-je continuer en disant que je suis un mec droit, avec des valeurs et le sens du devoir. Responsabilisé tôt, je suis travailleur et je sais être là lorsqu'on a besoin de moi. Dans la famille, on me surnomme "l'intellectuel" parce que je réfléchis toujours à deux fois avant de faire les choses. Je suis totalement incapable de foncer dans l'tas, comme ça, à l'improviste. Tout doit être calculé avant d'agir, pour ne pas se jeter dans la gueule du loup !

Tout comme mon caractère, mon physique est très banal, il se font dans la masse de la population locale. Je mesure un petit mètre quatre-vingt trois et je concède avoir quelques poignées d'amour de célibataire endurci. Pour ma défense je me dois de préciser que ma mère cuisine extrêmement bien. Chaque dimanche, lorsque je viens manger chez mes parents, elle concocte toujours des bons petits plats en sauce que je ne suis pas le dernier à finir... Il faut ajouter aussi que les hivers sont rudes, alors, étant prévoyant, je garde des réserves. Le manque d'activité physique doit également être considéré comme une cause des petits bourrelés qui dépassent. Mais n'imaginez pas que je suis un trentenaire en surpoids. Je dis juste qu'il y a plus musclé et endurant que moi.
Il faudrait que je pense de temps à autre à lâcher mes livres pour faire un peu d'exercice. Mais il est si doux de s'installer au coin d'un feu avec un bon verre de vin et un excellent bouquin.

Mon relâchement corporel, comme le dit si bien ma jeune soeur qui aime à me chambrer, est visible par ma pilosité. Je garde les cheveux mi-longs, mais que les choses soit bien claires, ce n'est pas par manque d'entretien. C'est juste que me préfère ainsi, ce que ma soeur ne comprend apparement pas. Je garde également quelques millimètres de barbe pour ne pas avoir l'air d'un jouvenceau tout juste sorti de l'adolescence.
J'ai malheureusement subi une tentative de relooking de la part de ma soeur, encore elle - c'est vrai que nous sommes assez complices - qui a échoué. Il fallait que je sois "présentable" puisqu'apparement je ne l'étais pas assez pour rencontrer les amies qu'elle tenait à me présenter. Mais le style pinguoin ne collait pas à ma peau. Je préfére porter une simple chemise, avec un pull par dessus si le temps l'exige, et un pantalon le plus souvent marron. Là au moins, je suis sur d'être à l'aise dans mes baskets.