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Façades et faux-semblants

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Façades et faux-semblants Empty Façades et faux-semblants

Message  Eleanor M. Springston Jeu 19 Jan - 17:47

Eleanor avait toujours été une bonne conductrice, jamais d'entraves au code de la route, ni même de problèmes avec la Police de Stationnement. Irréprochable sur tous les aspects, ses proches étaient toujours montés dans son véhicule les yeux fermés, enclin à lui donner leur plus entière confiance. Pas de conduite sportive, d'excès de vitesse, Eleanor roulait écolo', tâchant au mieux de réduire ses rejets en dioxyde de carbone.
Quand elle monta dans sa voiture après avoir dit à Michael de la suivre pourtant, elle quitta le parking en manquant d'enboutir la magnifique Dodge grise d'Adam Farmer, le professeur de mathétiques du Lycée. Pourquoi Diable était-elle nerveuse tout à coup ? Il fallait la voir : ses gestes étaient brusques et maladroits, son regard ailleurs, nullement attentif aux dangers que peut représenter une route ; elle était totalement déconnectée. Le regard de Michael, qui la suivait avec sa voiture, semblait peser sur Eleanor, il devait probablement se demander quelle mouche l'avait piqué pour oser sortir avec une fille aussi catastrophique...

Arrivée devant sa maison, Eleanor pilla et ses pneux crissèrent sur les graviers dans un bruit atroce. Elle qui aimait avoir son entrée de graviers bien propre et bien ratissée, elle allait devoir reboucher le trou qu'elle venait de faire avec un râteau. Avant de sortir de sa voiture, elle prit soin de regarder si Michael était bien entré dans le terrain et qu'il avait stoppé sa voiture à un endroit convenable. Eleanor était consciente que son angoisse était démeusurée, mais il fallait dire que depuis quelques années elle n'avait pas eu d'hommes chez elle, son anxiété n'était donc pas si surprenante ! Elle jeta un oeil sur son visage dans le rétroviseur intérieur de sa Chevrolet Avero bleue éclectrique, histoire de paraitre la plus présentable possible. Si avoir une apparence qui la satisfaisait pouvait apaiser son humeur, il ne fallait passer à côté de l'occasion ! D'un même geste, elle aperçut son ami toujours au volant de son véhicule, tous moteurs éteints. Il était impoli de rester dans sa voiture quand on avait des invités. Ce Michael était trop bien élevé pour sortir de son véhicule avant son hôte. Eleanor murmura la chute d'une blague qu'elle avait entendu au matin à la radio pour se détendre, mais sans succès. Résignée, elle ouvrit sa portière et vint à la rencontre de Michael qui quitta sa voiture d'un même mouvement.


Désolé pour la conduite, je suis un chauffard quand je suis stressée. ...C'est ma maison !

Voilà maintenant qu'elle passait non seulement pour une idiote mais en plus elle venait de mettre en avant son malaise. Quelle manque de cruche ! Si elle pouvait réfléchir avant de parler parfois... cela lui éviterait bien des embarras. Joignant la geste à la parole, elle désigna sa demeure dans un mouvement de balancier avec son bras droit qui se révéla particulièrement ridicule et mal-assuré. Elle avait l'impression d'être un agent immobilier prêt à tout pour vendre un bien. Sans chercher à dire ou faire plus de bêtises, elle commença à s'avancer vers l'entrée, elle entendit les pas de son invité dans son dos.

Fort heureusement, Eleanor une jeune femme ordonnée de nature. Si l'on ne faisait pas vraiment attention aux multiples copies qui s'amoncelaient sur les différents meubles et bureaux de la maison, on pouvait deviner qu'elle tenait son environnement avec un soin honorable. Elle estimait avoir plutôt du goût pour la décoration intérieure et pour l'aménagement de ses espaces de vie. Aussi, quand il observa son intérieur, comme si elle le découvrait vraiment pour la toute première fois, ses angoisses se calmèrent un peu. Elle se tourna vers Michael et tendit grâcieusement ses bras vers lui pour lui prendre son manteau ; il se délesta de sa veste et gratifia la jeune femme d'un sourire aimable. Une fois plus à l'aise, Eleanor proposa timidement à son invité s'il désirait boire un café, un expresso ou une bière (puisqu'elle en avait et qu'elle n'en buvait que très rarement, on ne savait jamais...). A son grand plaisir, Michael ne se laissa pas attirer par une bière rafraichissante, rappelant à son hôte qu'il avait été plutôt convenu d'un café. Elle abandonna donc son collègue pour préparer les collations. Planté dans le salon, elle lui lança la fameuse phrase "faites comme chez vous", puis ne chercha pas à insister plus et fila dans sa cuisine.

Alors qu'elle versait quelques cuillères de café moulu dans le filtre de sa cafetière, une vision d'horreur la frappa, image suffisament choquante pour qu'elle en fasse tomber son paquet de café moulu sur le carrelage.
Appuyé contre sa bibliothèque, près du téléviseur du salon, une carabine de compétition, agrémentée d'un viseur laser et armé de balles en argent s'offrait aux regards.

Elle bondit hors de la cuisine, affolée. Quand elle trouva Michael dans son salon, il tenait la-dite arme dans ses mains et la contemplait curieusement.
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Message  Michael G. Harris Dim 22 Jan - 18:16

Michael, comme il s'y attendait, trouva la maison de sa collègue fort bien agencée et rangée. Pas une seule faute de goût ou un grain de poussière. Elle devait être une fée du logis. Michael repensa alors à la tasse de café qu'il n'avait pu remplir le matin-même, faute d'avoir une cafetière en bon état de marche, et qu'il avait abandonnée sur la table de sa cuisine, exaspéré de ne pas avoir obtenu ce qu'il désirait ; les fils électriques qu'il avait passé récemment afin d'installer des lampes basse-tension au dessus de son canapé et qui attendait toujours d'être cachés derrière une gaine....
Vraiment, Michael devait songer à rectifier deux trois choses dans sa maison avant de penser y inviter quelqu'un. Surtout quand ce quelqu'un est une femme telle qu'Eleanor.

En excellente hôte, elle ne manqua aucun des actes d'accueil : la présentation de la maison, prendre les vêtements de son invités, lui proposer à boire un petit quelque chose et enfin lui signaler qu'il était comme chez lui. Des petites choses insignifiantes mais qui pourtant sont des marques de bonne éducation.
Elle le laissa donc dans le salon pendant qu'elle s'affairait à la cuisine. Il inspecta ainsi, plus en profondeur, l'environnement dans lequel il se trouvait.

Son regard se porta évidemment, pour un grand lecteur tel que lui, sur la large bibliothèque qui comptait de nombreuses ouvrages, américains pour la grande majorité, mais on y trouvait aussi de la littérature française et allemande. Les sujets et les époques étaient très variés et Michael reconnus quelques classiques traduits comme les Liaisons Dangereuses ou Les Misérables, des oeuvres qu'il avait savourées. Voilà qu'il allait pouvoir parler un peu de littérature avec elle et lui montrer que son champ de lecture ne se bornait pas aux simples manuels d'histoire-géographie.

Il chercha du regard une autre source d'intérêt et fut surpris d'apercevoir un fusil de chasse exposé sur une étagère au dessus de la télévision. Drôle de décoration, surtout chez une femme vivant seule. Michael, poussé par la curiosité, le prit entre ses mains pour l'examiner plus en détail. Il s'y connaissait un peu car, en tant que chasseur, il avait lui-même ses propres armes. Celui-ci n'était pas un premier prix, loin de là. Les finitions laissaient voir que l'appareil était comme qui dirait de haute-couture. Par contre, le canon indiqua qu'il n'était pas un simple objet de décoration, exposé en souvenir d'un proche défunt qui avait l'habitude de chasser en fôret par exemple. On pouvait clairement distinguer autour des paroies du canon des traces récentes du passage d'une cartouche éjectée.
A en juger par les résidus qu'il examina sur son doigt, un coup avait été tiré moins de deux jours auparavant, peut être même bien la veille.
Voilà qui contrebalançait avec l'avis qu'il se faisait de sa collègue : une femme douce, réservée et inoffensive. Comme quoi, on ne connait jamais vraiment assez les gens que l'on croise tous les matins ...
Mais à quoi pouvait bien avoir servis cette arme ? Michael ne put s'empêcher de penser à ses propres activités nocturnes les soirs de pleine lune. Il ne pouvait guère imaginer ce petit bout de femme se faufilant dans la forêt à traquer des loups comme lui le faisait, non pas qu'il soit macho, mais tout de même !

Il leva alors la tête, alerté par la bruit du paquet de café tombé dans la cuisine et des pas d'Eleanor qui s'approchaient prestement vers lui. Son regard portait uniquement sur le fusil qu'il tenait. Michael se rendit alors compte de son impolitesse.

Pardon, je suis désolé, mon attitude n'est pas très civilisée ...

Il reposa le fusil à sa place, et malgré le trouble que cela avait jeté en lui, préféra changer de sujet.

C'est rudement beau chez vous... Je trouve que l'ensemble correspond, à quelques détails près, à l'idée que je me faisais de vous. Mais il faut dire qu'en dehors du cercle du lycée, je ne connais rien de vous.... La seule personne avec qui je suis vraiment proche c'est mon amie Philippa...

Alors dites-moi, qu'est ce qui vous a fait venir vous installer dans cette petite ville ?
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Message  Eleanor M. Springston Dim 22 Jan - 21:28

La vision d'horreur de Michael tenant le fusil en main ne s'éternisa pas puisqu'il s'employa lui-même à l'écourter de manière assez brusque. Cependant, Eleanor restait figée dans sa torpeur et n'entendit pas vraiment ce que son invité lui demanda.
Soucieuse de ne pas afficher un air figé devant lui, reflet d'un trouble évident, elle reprit ses esprits et lui demanda poliment de reformuler sa question. Question qui alla dans la continuité de la précédente scène embarassante car elle vint elle aussi troubler la jeune femme. Elle se rendit soudainement compte à quel point il était difficile de construire une relation avec quelqu'un d'autre en abordant des sujets aussi élémentaires et simples que celui-ci avec le passé qu'elle trainait derrière elle. Elle fut tentée de dire la vérité à Michael car -aussi ridicule que cela puisse paraitre étant donné qu'ils se connaissaient à peine- elle se sentait étrangement bien avec lui.


* Ma mère et mon frère sont tous les deux morts, dévorés sous mes yeux par un loup-garou. Je suis parvenue à m'enfuir, j'ai refait ma vie en tirant un trait sur l'ancienne. Je suis prof de littérature mais également chasseuse parce que je me sens désormais dans mon devoir d'exterminer le plus de créatures de cette espèce qui sont, à mon sens, des bêtes sanguinaires représentant un danger extrême pour les humains ! Et puis quoi encore ! Pourquoi pas lui faire une démonstration de tirs pendant qu'on y est ?! Il prendrait peur si je lui dévoilais, ne serait-ce, qu'un dizième de la vérité ! Il croirait que je suis une folle furieuse et retournerait fissa à sa voiture dans l'espoir de ne plus jamais à avoir à me recroiser un jour... *

Mentir à Michael ne la séduisait pas non plus, elle opta donc pour un entre-deux en lui délivrant une réponse à mi-chemin entre la vérité et le mensonge.

Eh bien, sans vraiment aller dans les détails -et j'en suis désolé-, j'ai quitté ma vile natale dans l'Wyoming parce que j'y ai perdu ma mère et mon frère... dans un accident. Dans un accident de voiture en forêt !

Eleanor n'avait jamais su vraiment inventer de mensonges sur le tas, aussi il était peu probablement que celui-ci ne réussisse à convaincre Michael. Il n'allait pas lui dire qu'elle mentait bien entendu, mais il serait intérieurement très déçu de voir que son hôte use déjà de mensonges avec lui, qu'elle ne veuille pas s'ouvrir et se confier à lui sur des sujets aussi bateaux, c'était certain...
Pourtant, il afficha un air bien embêté et laissa même échapper un petit "oh!" d'apitoiement à l'annonce de cette déclaration. Eleanor se trouva à nouveau extrêmement troublée car elle ne pensait pas exercer un tel pouvoir émotionnel sur cet homme avec un discours aussi succinct que celui-ci. Il alla même jusqu'à déposer délicatement sa main sur son épaule en lui disant tendrement qu'il était sincérement désolé qu'un tel malheur ne se soit produit dans son existence.


Merci. C'est très gentil de votre part, je... Excusez-moi, comme une idiote je n'ai même pas fini de préparer le café. Mais, je vous en pris, accompagnez-moi plutôt dans la cuisine nous pourrons parler.

Ce qu'ils firent. Michael répondit à son tour à la question qu'il avait lui-même posé à Eleanor, elle apprit ainsi qu'il vivait à Denhil Town depuis sa naissance et qu'il avait une jeune soeur. Ils avaient même enfin commencé à se tutoyer ! Mais El' n'arrivait pas à détourner ses pensées de son fusil. Même s'il avait éludé le sujet, elle sentait qu'il lui brulait les lèvres. Pendant un silence assez pesant, tandis qu'ils buvaient leur fameux café dans le salon, elle surprit le regard de Michael loucher furtivement en direction de l'arme.


Juste de la self-défense. Le fusil, ajouta-t-elle pour donner une réponse à son regard interrogateur. Je me sers de ce fusil pour me protéger. Je suis une femme, je suis seule chez moi, tu comprends... Il faut avouer qu'en plus de cela je ne suis pas d'une carrure à impressionner un cambrioleur... C'est simplement pour me défendre.
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Message  Michael G. Harris Lun 23 Jan - 20:36

Passé le cap de la première question, et ainsi de la première réponse mutuelle, un silence pesant s'installa entre-eux. Michael combatit son embarras en fixant tout d'abord le carrelage écru de la cuisine, exactement à l'endroit, où quelques minutes auparavant, de la mouture de café s'était échouée, ornant le fond blanc de taches noires infimes. Pourtant, il n'en restait plus rien, Eleanor avait prestemment nettoyé le tout d'un rapide coup d'éponge. Il n'est pourtant pas rare que l'on fixe quelque chose sans réellement la regarder, comme si notre esprit était à mille lieux de ce qui nous trottait réellemen dans la tête. C'était précisément le cas de Michael à cet instant précis. Il avait beau regarder le carrelage, il n'en pensait pas moins au fusil qu'il avait tenu quelques secondes auparavant entre ses mains. Si tourmenté qu'il était, il en vint même à tourner la tête pour vérifier qu'il était bien là, ce qui évidemment, était le cas.
Eleanor, elle aussi en plein embarras, dévisageait Michael. Elle ne loupa pas son trouble à propos du fusil et jugea indispensable de s'en expliquer.

Son intervention à ce sujet ne fit qu'augmenter le trouble de l'enseignant. Devait-il manifester ses interrogations ou alors mettre un mouchoir sur ce sujet pour ne pas risquer - sans aller jusqu'à dire de semer la zizanie entre eux- mais d'accentuer la tension presque palpable qu'il y avait autour de ce fusil.

Michael choisit de couper court et d'aller dans le sens de sa collègue :


Ouii c'est vrai ... A notre époque actuelle, on est jamais trop sur de qui on peut trouver sur le seuil de sa porte .... Je ne peux pas le nier.

Mais sa curiosité était trop grande, il ne pouvait plus la retenir. Comme une soupape laisse échapper la pression lorsque la cocote est prête à exploser, il ne pu s'empêcher d'ajouter :

Vous en avez eu besoin il y a moins de quarante-huit heures ???

Sitôt cette phrase prononcée, Michael la regretta immédiatement. Il avait réussi à obtenir un rendez-vous avec la femme qu'il désirait le plus, et voilà que celui-ci touchait un sujet sensible. Pire encore, il remuait le couteau dans la plaie. Il avait même touché un nerf vu la tête qu'affichait Eleanor.

Son visage ne trahissait pas de la colère d'être ainsi questionnée, voire fliquée puisqu'il lui demandait clairement quel usage elle avait fait récemment de son arme, mais fût plutôt déconfite, comme soumise à une force intérieure qui lui empêcherait d'expliquer la raison de l'usage de ce fusil.


*Tu pouvais pas tourner sept fois ta langue dans ta bouche espèce d'idiot ! Pffeu non mais quel con j'te jure ! Tu mériterais qu'elle te fiche à la porte ....*
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Message  Eleanor M. Springston Mar 24 Jan - 21:33

La remarque de Michael passa mal, elle jeta un froid considérable dans la maison, comme si la température avait chuté de plusieurs degrés. Du moins, ce fut une sensation de cette mesure que ressentit Eleanor. Comme si la demande de son invité avait eu l'effet d'une gifle, elle restait totalement hébétée, sonnée par ses propos.
Qu'allait-elle bien pouvoir lui annoncer ? Lui dire la vérité ? Hors de question. Il fallait se risquer à fabriquer un mensonge suffisament crédible pour qu'il tienne la route. Mais Eleanor n'était pas vraiment des plus douées pour ça. Elle sentait les secondes défiler et rendre l'atmosphère plus pesante à chaque instant. Ses gorgées de café à répétition et ses sourires embarrassés -niais à souhait- n'allaient pas la protéger longtemps, elle le savait très bien. Pire encore, son absence de réponse ne venait très probablement qu'accentuer l'inquiétude de son interloqueur. D'une simple question curieuse, il allait vite basculer dans la paranoïa et irait jusqu'à s'imaginer les pires choses. Après tout, il ne savait rien d'Eleanor...

Le téléphona sonna et vint briser le silence. Eleanor ne bougea cependant pas d'un pouce. Qu'importe, de toute manière elle savait de qui provenait l'appel, son propriétaire Monsieur Garner qui avait le facheuse tendance de lui rappeler de ne pas payer son loyer en retard. Plus qu'un moyen de s'échapper afin d'éviter la question de son invité, la sonnerie du téléphone eut pour effet electrochoc d'extirper Eleanor de sa torpeur.


Aucune importance. Mon propriétaire, dit simplement la jeune femme en réponse au regard de Michael. Je ne vais pas mentir, je me suis servie de mon fusil il y a moins de quarante-huit heures, oui.


Il fallait réussir à dissimuler la vérité sans non plus inventer un mensonge trop dur à faire avaler... D'autant que Michael semblait très intrigué par le sujet, il buvait les paroles d'Eleanor avec avidité.

Je conçois que ça puisse paraître surprenant mais je me suis achetée ce fusil il y a quelques semaines alors que je ne savais pas m'en servir... Donc je suis allée en forêt hier soir et je m'en suis servie sur des bouteilles de lait vides, histoire de m'entraîner au tir. Je ne voudrais pas tuer quelqu'un -même un cambrioleur- à cause de mon incapacité à maîtriser le tir. Il s'agit seulement d'un moyen défensif, si je devais en avoir l'usage ce serait uniquement pour blesser...

Michael sembla noter l'embarra d'Eleanor et s'empressa de mettre fin au sujet. Cependant, le malaise demeura entre eux, bien qu'ils s'efforcent tous deux de le cacher. Même après qu'Eleanor se soit plainte de son propriétaire avec humour, que Michael ait raconté des anectodes d'enfance avec sa soeur et lui-même..., l'histoire du fusil avait laissé un goût amer dans la bouche d'Eleanor et mis à l'épreuve l'aisance de Michael.

Une telle situation fendit le coeur de la jeune femme qui, par la faute de ses mensonges et sa négligence avec son arme à feu, voyait son rendez-vous avec le charmant Michael tomber à plat. Bien qu'elle aurait voulu partager plus de temps avec lui, elle souhaitait maintenant que leur rencontre s'écourte au plus vite et qu'il quitte sa maison afin qu'elle se retrouve seule.
Elle n'eut même pas besoin de le faire comprendre à Michael, qui, comme s'il sentait l'humeur de son hôte, annonça qu'il n'allait plus rester très longtemps en avançant l'excuse d'un certain rendez-vous qu'il avait oublié et dont le souvenir lui avait soudainement frappé l'esprit.
Cette excuse sentait le mensonge à plein nez, Michael lui même avait l'air de s'en rendre compte. Eleanor l'accepta poliment.

En l'accompagnant à sa porte, son collégue lui adressa un léger sourire d'excuse qu'Eleanor interpréta comme un signe d'affection et d'excuse. Cela n'eut pour effet que d'accentuer la douleur de la jeune femme, conséquence du son mensonge et de la situation actuelle. Elle aurait souhaité retenir par le bras Michael, lui avouer qu'elle lui avait menti, qu'elle était chasseuse, tueuse sans pitié. Elle aurait voulu lui parler des loups-garous, de la réelle mort de ses proches. Elle aurait aimé qu'il la croit, qu'il l'accepte et qu'il reste... mais c'était impossible, alors elle n'ajouta pas un mot.

Tandis qu'elle laissait son regard sombrer dans le lointain, un baiser sur la joue fit bruler une flamme au creu de son estomac. Michael détacha ses lèvres du visage d'Eleanor, la regarda sans un mot ni un un geste et s'éclipsa.

En refermant sa porte, Eleanor ne pu se décider entre fondre en larmes ou ressentir un bien-être intense. Ce petit baiser avait fait taire en elle toute douleur et tous regrets...
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