Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt !
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Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt !
Michael G. Harris Dim 15 Jan - 16:18
Michael avait très mal dormi, pour ne pas dire pas dormi du tout. Bien que ce ne soit pas la pleine lune, des loups avaient hurlé à la nuit. Sitôt entendu, il avait sauté sur son fusil de chasse et s'était engouffré en plein coeur de la fôret afin de débusquer les responsables de son insomnie. En vain. Il avait fait chou blanc, récoltant au passage une éraflure sur la pommette droite à cause d'une branche mal placée.
Ce n'est que sur les quatres heures du matin qu'il était rentré chez lui. Son réveil ne lui offrit guère de temps de repos supplémentaire. Les mécanismes n'avaient pas pour principe de faire grâce de quelques minutes sous prétexte que la nuit avait été mauvaise. Il prit une douche froide pour se réveiller et s'examina dans le miroir en sortant de la douche, une serviette passée autour de la taille. La blessure sur sa joue avait un peu séchée, elle ne laissait plus qu'apparaître une entaille tirant sur le bordeau foncé. Il n'entreprit pas de se raser pour ne pas risquer de rouvrir la plaie. Tant pis, sa barbe de trois jours allait pouvoir profiter d'un répis avant de se faire couper par un tranchant rasoir.
Il fut au lycée seulement dix minutes après. La raison à cela ? Une panne de cafetière. Pile le jour où un "p'ti noir" était plus que de rigueur pour compenser les heures de la nuit qu'il n'avait pas passé à dormir.
Michael n'était jamais arrivé au lycée aussi tôt, il était même bien souvent en retard, ce à quoi ses élèves s'étaient habitués. Il s'étonna à la vue du parking. Huit voitures étaient déja stationnées, il regarda sa montre. Qui pouvait être assez fou pour arriver au lycée à 7h13 ? Plus de trois quarts d'heures avant les cours ! Ce ne devait surement pas être pour le luxe de trouver une place plutôt que d'avoir à touner pendant dix minutes pour finalement choisir le bas côté de la route. Quoique ... Michael trouva cela plutôt enviable, ce qui lui donna un peu de bonne humeur. La journée n'allait peut être pas être si mauvaise.
Il entra dans la salle des profs et fut là encore surpris. Il y avait déjà trois profs d'installés. Philippa, sa grande amie, qui enseignait l'Allemand, Mr. Pratel, aussi imprévisible que la matière dont il assomait ses élèves (la philosophie ><') et Mlle Springston, aussi séduisante que la littérature dont Michael était passionné.
Il prit une grande tasse de café encore tout chaud, un privilège qu'il ne connaissait guère car lorsqu'il arrivait d'habitude, il n'y en avait plus ou il ne restait plus que quelques gouttes, froides. Il prit un gateau sec qui se trouvait dans une boite prévu à cette effet, posée sur le micro-ondes, et choisit de s'installer à la table de Philippa.
Elle ne le remarqua pas tout de suite, ce n'est qu'après avoir relevé la tête de sa copie où elle avait inscrit un zéro à l'encre rouge qu'elle prit conscience de sa présence.
Michael ! Alors ça alors !! Jamais je n'aurais pensé te voir de si bonne heure au lycée ! Qu'est ce qui t'est arrivé ?
Elle examina alors son visage amoché et encore ensommeillé et en tira des conclusions erronées.
Aaaah ! Toi tu t'es trouvé une minette et vous avez fait des galipettes sous la couette toute la nuit jusqu'à vous en laisser des traces sur le visage ! Schurke ! [Coquin en Allemand ^^]
Michael sourit de cette interprétation et laissa planer le doute quelques secondes pour charrier son amie. Il s'expliqua enfin.
Tu as tout faux ma chère Philippa ... J'ai été victime d'une insomnie et je suis allée me dégourdir un peu les jambes dans les bois, et comme tête en l'air comme tu me connais, j'ai oublié de prendre une lampe de poche, alors je me suis égratigné la joue avec une branche. Désolé, ce n'est pas encore aujourd'hui que ton pote célibataire aura trouvé quelqu'un ... Malheureusement...
Son regard se porta, sans qu'il en prenne conscience, sur la table à l'autre bout de la pièce où se trouvait assise de dos l'enseignante littéraire. Ce n'est pas Philippa qui du haut de ses cinquante-trois balais qui serait dupe. Depuis qu'elle était arrivée au lycée, Michael n'avait d'yeux que pour cette jeune femme, qu'elle trouvait bien trop solitaire et réservée à son goût. Mais quelque chose lui donnait l'intime conviction que ceux deux-là étaient fait pour s'entendre !
Elle le poussa du coude et lui parla plus bas que précédemment.
Puisque tu as encore passé la nuit seul comme tu le prétends, il est plus que temps de te prendre en main. Va lui parler. Tout de suite !
Michael fit comme s'il ne comprenait pas. Ce qui redoubla la volonté de Philippa.
Si tu ne bouges pas tes fesses de cette chaise IMMEDIATEMENT pour aller lui parler, je ne t'offre pas ta place pour aller voir les Rickers à Atlanta que j'ai acheté pour ton anniversaire...
Et je ne t'adresse plus JAMAIS la parole !
Michael fronça les sourcils. Elle était tout à fait capable de le faire. Philippa a vraiment un caractère de cochon lorsqu'elle s'y met, et puis cela fait des mois qu'il rêve d'aller voir son équipe de baseball préféré pour le championnat national....
Cette chipie avait vraiment trouvé l'argument de taille pour l'obliger à aller parler à Mlle Springston. Cela faisait des semaines qu'il voulait le faire, mais il n'avait jusqu'alors jamais osé s'avancer vers sa collègue.
Résigné, il se leva lourdement de sa chaise en lançant un regard noir à son amie qui l'avait piégé et s'avança vers la jeune femme qui lisait un roman de Thomas Hardy. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, elle releva la tête et le fixa de ses grands yeux bleus.
Evidemment elle ne lui facilitait pas la tâche, comment ne pas être troublé par ce regard magnifique ?
Il se lança, le plus assuré possible, ce qui n'était pas franchement une grande réussite.
Excusez moi de vous déranger ... Je voulais vous demander ... Est ce que Cyrielle Yenka que vous avez dans votre classe de terminale vient à vos cours ces derniers temps ?
Elle indiqua que non, elle ne l'avait pas vue depuis deux semaines environ. Michael allait repartir lorsqu'il vit passer près de lui Philippa qui visiblement avait fait un détour pour sortir de la pièce. Au moment où elle passa près d'eux, elle se força à tousser pour manifester son mécontentement. Mince ! Michael n'allait pas s'en sortir si facilement ! Philippa, plus terrible que jamais, le gardait à l'oeil.
Sans tergiverser plus longuement, il fit ce qu'il considéra comme un pas de géant
Je peux vous proposer de prendre un verre avec moi après les cours ?
Ce n'est que sur les quatres heures du matin qu'il était rentré chez lui. Son réveil ne lui offrit guère de temps de repos supplémentaire. Les mécanismes n'avaient pas pour principe de faire grâce de quelques minutes sous prétexte que la nuit avait été mauvaise. Il prit une douche froide pour se réveiller et s'examina dans le miroir en sortant de la douche, une serviette passée autour de la taille. La blessure sur sa joue avait un peu séchée, elle ne laissait plus qu'apparaître une entaille tirant sur le bordeau foncé. Il n'entreprit pas de se raser pour ne pas risquer de rouvrir la plaie. Tant pis, sa barbe de trois jours allait pouvoir profiter d'un répis avant de se faire couper par un tranchant rasoir.
Il fut au lycée seulement dix minutes après. La raison à cela ? Une panne de cafetière. Pile le jour où un "p'ti noir" était plus que de rigueur pour compenser les heures de la nuit qu'il n'avait pas passé à dormir.
Michael n'était jamais arrivé au lycée aussi tôt, il était même bien souvent en retard, ce à quoi ses élèves s'étaient habitués. Il s'étonna à la vue du parking. Huit voitures étaient déja stationnées, il regarda sa montre. Qui pouvait être assez fou pour arriver au lycée à 7h13 ? Plus de trois quarts d'heures avant les cours ! Ce ne devait surement pas être pour le luxe de trouver une place plutôt que d'avoir à touner pendant dix minutes pour finalement choisir le bas côté de la route. Quoique ... Michael trouva cela plutôt enviable, ce qui lui donna un peu de bonne humeur. La journée n'allait peut être pas être si mauvaise.
Il entra dans la salle des profs et fut là encore surpris. Il y avait déjà trois profs d'installés. Philippa, sa grande amie, qui enseignait l'Allemand, Mr. Pratel, aussi imprévisible que la matière dont il assomait ses élèves (la philosophie ><') et Mlle Springston, aussi séduisante que la littérature dont Michael était passionné.
Il prit une grande tasse de café encore tout chaud, un privilège qu'il ne connaissait guère car lorsqu'il arrivait d'habitude, il n'y en avait plus ou il ne restait plus que quelques gouttes, froides. Il prit un gateau sec qui se trouvait dans une boite prévu à cette effet, posée sur le micro-ondes, et choisit de s'installer à la table de Philippa.
Elle ne le remarqua pas tout de suite, ce n'est qu'après avoir relevé la tête de sa copie où elle avait inscrit un zéro à l'encre rouge qu'elle prit conscience de sa présence.
Michael ! Alors ça alors !! Jamais je n'aurais pensé te voir de si bonne heure au lycée ! Qu'est ce qui t'est arrivé ?
Elle examina alors son visage amoché et encore ensommeillé et en tira des conclusions erronées.
Aaaah ! Toi tu t'es trouvé une minette et vous avez fait des galipettes sous la couette toute la nuit jusqu'à vous en laisser des traces sur le visage ! Schurke ! [Coquin en Allemand ^^]
Michael sourit de cette interprétation et laissa planer le doute quelques secondes pour charrier son amie. Il s'expliqua enfin.
Tu as tout faux ma chère Philippa ... J'ai été victime d'une insomnie et je suis allée me dégourdir un peu les jambes dans les bois, et comme tête en l'air comme tu me connais, j'ai oublié de prendre une lampe de poche, alors je me suis égratigné la joue avec une branche. Désolé, ce n'est pas encore aujourd'hui que ton pote célibataire aura trouvé quelqu'un ... Malheureusement...
Son regard se porta, sans qu'il en prenne conscience, sur la table à l'autre bout de la pièce où se trouvait assise de dos l'enseignante littéraire. Ce n'est pas Philippa qui du haut de ses cinquante-trois balais qui serait dupe. Depuis qu'elle était arrivée au lycée, Michael n'avait d'yeux que pour cette jeune femme, qu'elle trouvait bien trop solitaire et réservée à son goût. Mais quelque chose lui donnait l'intime conviction que ceux deux-là étaient fait pour s'entendre !
Elle le poussa du coude et lui parla plus bas que précédemment.
Puisque tu as encore passé la nuit seul comme tu le prétends, il est plus que temps de te prendre en main. Va lui parler. Tout de suite !
Michael fit comme s'il ne comprenait pas. Ce qui redoubla la volonté de Philippa.
Si tu ne bouges pas tes fesses de cette chaise IMMEDIATEMENT pour aller lui parler, je ne t'offre pas ta place pour aller voir les Rickers à Atlanta que j'ai acheté pour ton anniversaire...
Et je ne t'adresse plus JAMAIS la parole !
Michael fronça les sourcils. Elle était tout à fait capable de le faire. Philippa a vraiment un caractère de cochon lorsqu'elle s'y met, et puis cela fait des mois qu'il rêve d'aller voir son équipe de baseball préféré pour le championnat national....
Cette chipie avait vraiment trouvé l'argument de taille pour l'obliger à aller parler à Mlle Springston. Cela faisait des semaines qu'il voulait le faire, mais il n'avait jusqu'alors jamais osé s'avancer vers sa collègue.
Résigné, il se leva lourdement de sa chaise en lançant un regard noir à son amie qui l'avait piégé et s'avança vers la jeune femme qui lisait un roman de Thomas Hardy. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, elle releva la tête et le fixa de ses grands yeux bleus.
Evidemment elle ne lui facilitait pas la tâche, comment ne pas être troublé par ce regard magnifique ?
Il se lança, le plus assuré possible, ce qui n'était pas franchement une grande réussite.
Excusez moi de vous déranger ... Je voulais vous demander ... Est ce que Cyrielle Yenka que vous avez dans votre classe de terminale vient à vos cours ces derniers temps ?
Elle indiqua que non, elle ne l'avait pas vue depuis deux semaines environ. Michael allait repartir lorsqu'il vit passer près de lui Philippa qui visiblement avait fait un détour pour sortir de la pièce. Au moment où elle passa près d'eux, elle se força à tousser pour manifester son mécontentement. Mince ! Michael n'allait pas s'en sortir si facilement ! Philippa, plus terrible que jamais, le gardait à l'oeil.
Sans tergiverser plus longuement, il fit ce qu'il considéra comme un pas de géant
Je peux vous proposer de prendre un verre avec moi après les cours ?
Michael G. Harris-
Messages : 25
Race : Chassseur
Date d'inscription : 05/01/2012
Age : 44
Localisation : Denhil Town
Re: Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt !
Eleanor M. Springston Dim 15 Jan - 22:09
Le fait de voir Eleanor arriver très tôt au Lycée de Denhil Town n'étonnait plus. Même Ray, le concierge, -qui était très certainement le tout premier a fouler de son pas claudiquant les couloirs de l'établissement- savait pertinement que Melle Springston était sur place presque en même temps que le Soleil.
Aujourd'hui elle arriva pourtant à 6h50, soit dix minutes plus en retard que d'habitude.
On a eu des soucis de réveil ce matin, Mademoiselle.
Bonjour Ray. J'ai dû sacrifier une bonne partie de ma nuit à ne pas dormir...
Ah, probablement un tas de copies à corriger !
Ah non, j'ai lu un livre passionant pendant des heures ! Vous me connaissez ! Et sachez que je parviens toujours à corriger mes élèves en temps et en heures. Je dois dire que je suis assez organisée de ce côté. Jamais en retard pour rendre les notes !
Au grand dam de certains probablement...
Oui il y en a toujours dans une classe qui aimerait me voir perdre leur copie, plaisanta Eleanor. Bonne journée Ray !
A vous aussi Mrs Springston !
Il était fou de voir comme les gens qu'Eleanor croisait été enchantés de la saluer. Ils étaient peu nombreux. A cette heure si matinale, rares étaient les enseignants et membres du personnel qui s'aventuraient dans l'enceinte du lycée plus tôt qu'il ne leur était nécessaire ! En vérité, Eleanor voyait toujours les mêmes visages, avait appris à connaître tous les noms. Il s'agisse des professeurs comme des femmes de ménage. Un peu comme une sorte de Club des Lève-Tôt, ils avaient formé insconciemment un rituel. C'est pourquoi Eleanor emprunta un chemin tout tracé, accumulant détours et retours sur ses pas, avant de rejoindre la Salle des Professeurs. Elle alla saluer les cuisiners Jeff, Alvin et Ella, passa un bonjour général à l'équipe de ménage qui s'occupait à nettoyer la salle de classe du première étage puis elle arriva près de la machine à café, dans la Salle des Professeurs où Yvan Pratel, le Professeur de Philosophie buvait un café en discutant avec Mr Daniels, le Conseil Principal d'Education. Assis aux tables, seule la Prof d'allemand qu'Eleanor connaissait moins était affairée à corriger des copies.
Bonjour Philippa.
Un bonjour très aimable lui fut rendu. Elles en restèrent là. Eleanor s'installa sur une table proche de la fenêtre qui donnait sur l'arrière de l'établissement. Un stade désert, fait de terre battue, s'étendait, dissimulé en partie par la pénombre. Derrière lui un bras de la fôrêt bordait le complexe.
Comme elle l'avait indiqué au concierge, Eleanor n'avait pas de copies à corriger, pour la simple et bonne raison qu'elle s'était déjà délestée de cette affaire. Elle ouvrit donc son attaché-case en cuir noir et sortit un livre de Thomas Hardy, un auteur qu'elle avait fait étudier à ses élèves quelques années auparavant mais pour qui elle nourissait un certain intêret. Sa lecture fut perturbée par l'arrivée de deux professeurs. Parmis eux, Michael Harris. C'était un de ces collègues qui figuerait sur la courte liste des personnes qu'elle côtoyait peu. Pourtant il fallait avouer qu'elle trouvait cet homme particulièrement charmant. Son charme provenait surtout de son côté un peu gauche et réservé. Il se comportait toujours de manière très discrète dès qu'Eleanor avait l'occasion de l'observer. Elle était même venue à se demander si cette maladresse n'était pas un peu de sa faute. Mais elle n'était pas suffisament orgueilleuse pour avancer de telles propos. Après tout, elle se faisait surement des idées.
Cependant, elle s'était toujours demandée pourquoi ils n'avaient jamais eu l'occasion de vraiment trop se parler. Eleanor essayait tant qu'elle le pouvait de se montrer la plus ouverte possible. Elle avait toujours été très courtoise avec tout le monde. Mais quand ce Michael était proche d'elle, il s'arrangeait toujours pour ne pas croiser son regard. Qu'importe, après un rapide coup d'oeil sur le visage du séduisant Michael, elle retourna à son livre, préférant s'intéresser à la vie mouvementée de Tess D'Urberville, l'héroïnne de son roman.
Pourtant à peine avait-elle lu une page qu'elle sentit s'approcher d'elle son fameux collègue.
Excusez moi de vous déranger ... Je voulais vous demander ... Est ce que Cyrielle Yenka que vous avez dans votre classe de terminale vient à vos cours ces derniers temps ?
Drôle de question. Yvan Pratel étant lui aussi un prof de cette Yenka, Eleanor aurait pensé qu'il se serait adressé plutôt à son collègue masculin avec qui il entretenait des relations plus amicales. Elle se contenta de faire non de la tête, désormais pressée de retourner vers Tess.
Je peux vous proposer de prendre un verre avec moi après les cours ?
Voilà que la situation prenait une tournure innatendue. La surprise dût clairement se lire sur le visage d'Eleanor car Michael perdit tout de suite l'assurance qui l'avait probablement conduit à prononcer ces paroles.
Pourquoi pas ! Répondit-elle pourtant sans réfléchir davantage, comprenant que son collègue allait surement se rétracter face à ses yeux agards.
Pourquoi venir vers elle alors qu'il semblait ne pas lui préter d'attention depuis tout ce temps passé dans le même lycée ? La méfiance d'Eleanor prit le dessus comme à chaque fois qu'une situation la désarçonnait.
Venez plutôt chez moi ! Si ça vous dit, bien sûr...
Une proposition bien entreprenante pour un premier rendez-vous ! Eleanor s'en rend compte après coup. Mais il lui adressa un sourire ravi. Eleanor lui rendit.
Au moins chez elle, elle avait son lot d'armes pour se protéger.
Aujourd'hui elle arriva pourtant à 6h50, soit dix minutes plus en retard que d'habitude.
On a eu des soucis de réveil ce matin, Mademoiselle.
Bonjour Ray. J'ai dû sacrifier une bonne partie de ma nuit à ne pas dormir...
Ah, probablement un tas de copies à corriger !
Ah non, j'ai lu un livre passionant pendant des heures ! Vous me connaissez ! Et sachez que je parviens toujours à corriger mes élèves en temps et en heures. Je dois dire que je suis assez organisée de ce côté. Jamais en retard pour rendre les notes !
Au grand dam de certains probablement...
Oui il y en a toujours dans une classe qui aimerait me voir perdre leur copie, plaisanta Eleanor. Bonne journée Ray !
A vous aussi Mrs Springston !
Il était fou de voir comme les gens qu'Eleanor croisait été enchantés de la saluer. Ils étaient peu nombreux. A cette heure si matinale, rares étaient les enseignants et membres du personnel qui s'aventuraient dans l'enceinte du lycée plus tôt qu'il ne leur était nécessaire ! En vérité, Eleanor voyait toujours les mêmes visages, avait appris à connaître tous les noms. Il s'agisse des professeurs comme des femmes de ménage. Un peu comme une sorte de Club des Lève-Tôt, ils avaient formé insconciemment un rituel. C'est pourquoi Eleanor emprunta un chemin tout tracé, accumulant détours et retours sur ses pas, avant de rejoindre la Salle des Professeurs. Elle alla saluer les cuisiners Jeff, Alvin et Ella, passa un bonjour général à l'équipe de ménage qui s'occupait à nettoyer la salle de classe du première étage puis elle arriva près de la machine à café, dans la Salle des Professeurs où Yvan Pratel, le Professeur de Philosophie buvait un café en discutant avec Mr Daniels, le Conseil Principal d'Education. Assis aux tables, seule la Prof d'allemand qu'Eleanor connaissait moins était affairée à corriger des copies.
Bonjour Philippa.
Un bonjour très aimable lui fut rendu. Elles en restèrent là. Eleanor s'installa sur une table proche de la fenêtre qui donnait sur l'arrière de l'établissement. Un stade désert, fait de terre battue, s'étendait, dissimulé en partie par la pénombre. Derrière lui un bras de la fôrêt bordait le complexe.
Comme elle l'avait indiqué au concierge, Eleanor n'avait pas de copies à corriger, pour la simple et bonne raison qu'elle s'était déjà délestée de cette affaire. Elle ouvrit donc son attaché-case en cuir noir et sortit un livre de Thomas Hardy, un auteur qu'elle avait fait étudier à ses élèves quelques années auparavant mais pour qui elle nourissait un certain intêret. Sa lecture fut perturbée par l'arrivée de deux professeurs. Parmis eux, Michael Harris. C'était un de ces collègues qui figuerait sur la courte liste des personnes qu'elle côtoyait peu. Pourtant il fallait avouer qu'elle trouvait cet homme particulièrement charmant. Son charme provenait surtout de son côté un peu gauche et réservé. Il se comportait toujours de manière très discrète dès qu'Eleanor avait l'occasion de l'observer. Elle était même venue à se demander si cette maladresse n'était pas un peu de sa faute. Mais elle n'était pas suffisament orgueilleuse pour avancer de telles propos. Après tout, elle se faisait surement des idées.
Cependant, elle s'était toujours demandée pourquoi ils n'avaient jamais eu l'occasion de vraiment trop se parler. Eleanor essayait tant qu'elle le pouvait de se montrer la plus ouverte possible. Elle avait toujours été très courtoise avec tout le monde. Mais quand ce Michael était proche d'elle, il s'arrangeait toujours pour ne pas croiser son regard. Qu'importe, après un rapide coup d'oeil sur le visage du séduisant Michael, elle retourna à son livre, préférant s'intéresser à la vie mouvementée de Tess D'Urberville, l'héroïnne de son roman.
Pourtant à peine avait-elle lu une page qu'elle sentit s'approcher d'elle son fameux collègue.
Excusez moi de vous déranger ... Je voulais vous demander ... Est ce que Cyrielle Yenka que vous avez dans votre classe de terminale vient à vos cours ces derniers temps ?
Drôle de question. Yvan Pratel étant lui aussi un prof de cette Yenka, Eleanor aurait pensé qu'il se serait adressé plutôt à son collègue masculin avec qui il entretenait des relations plus amicales. Elle se contenta de faire non de la tête, désormais pressée de retourner vers Tess.
Je peux vous proposer de prendre un verre avec moi après les cours ?
Voilà que la situation prenait une tournure innatendue. La surprise dût clairement se lire sur le visage d'Eleanor car Michael perdit tout de suite l'assurance qui l'avait probablement conduit à prononcer ces paroles.
Pourquoi pas ! Répondit-elle pourtant sans réfléchir davantage, comprenant que son collègue allait surement se rétracter face à ses yeux agards.
Pourquoi venir vers elle alors qu'il semblait ne pas lui préter d'attention depuis tout ce temps passé dans le même lycée ? La méfiance d'Eleanor prit le dessus comme à chaque fois qu'une situation la désarçonnait.
Venez plutôt chez moi ! Si ça vous dit, bien sûr...
Une proposition bien entreprenante pour un premier rendez-vous ! Eleanor s'en rend compte après coup. Mais il lui adressa un sourire ravi. Eleanor lui rendit.
Au moins chez elle, elle avait son lot d'armes pour se protéger.
Eleanor M. Springston- Messages : 32
Race : Chasseuse
Date d'inscription : 06/01/2012
Age : 40
Localisation : Denhil Town
Re: Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt !
Michael G. Harris Lun 16 Jan - 22:16
Voilà que la situation prenait un virage à quatre vingt dix degrès ! Michael n'osait pas proposer un verre à la collègue qui l'attirait tant depuis des semaines de peur de se prendre un rateau, et cette dernière accepte tout de suite et l'invite même à venir le boire chez elle ! Il n'en demandait vraiment pas tant !
C'était peut-être même trop ... Il aurait préféré un cadre plus neutre comme un bar, lui qui n'est pas à l'aise en sa présence, allait l'être encore moins dans l'intimité chez cette femme, sans aucune distraction alentour sur laquelle jeter un oeil, comme un voisin de table qui s'etouffe avec une cacahuète, un ivrogne qui exige un verre supplémentaire ou que sais-je encore. Là, il allait être sur un terrain totalement inconnu, qui en plus, allait lui donner des informations sur elle, car dit-on, notre intérieur est à l'image du propriétaire ... Ce qui, après réflexion, n'était peut être pas si mal pour se faire un avis plus approfondi.
Michael répondit par un sourire ravi et ajouta :
Je vous retrouve donc à la fin des cours sur le parking du lycée ?
Elle acquiessa et Michael ne s'attarda pas plus, il fallait qu'il sorte de la salle des professeurs pour laisser exprimer sa joie.
Lorsqu'il poussa la porte, il vit tourner des talons, quelqu'un venait de rebrousser chemin rapidement. En deux enjambées, il rattrapa cette mystérieuse personne qui n'était autre que .... Philippa ! Evidemment ! Elle fit mine d'être surprise.
Michael ! Tient ! Je ne m'attendais pas à te recroiser, décidément on a de la chance ce matin.
Mouaiis ... Je sais pas si c'est de la chance ...
Ce sur quoi il s'éloigna. Philippa ne pouvait pas rester sans savoir, telle une adolecente de quinze ans, elle le tira par la manche et lui supplia de lui raconter la conversation qu'il avait eu avec Mlle Springston. Amusé par ce décallage entre la mentalité de son amie et son âge réel, il finit tout de même par lui rapporter mot pour mot leur échange. Elle explosa de joie, effrayant sur son passage des élèves mal réveillés, et chacun d'eux s'engouffra dans une salle de classe pour commencer leur première heure de la journée, une fois qu'elle lui eut adressa avec un clin d'oeil malicieux :
Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt !
C'était peut-être même trop ... Il aurait préféré un cadre plus neutre comme un bar, lui qui n'est pas à l'aise en sa présence, allait l'être encore moins dans l'intimité chez cette femme, sans aucune distraction alentour sur laquelle jeter un oeil, comme un voisin de table qui s'etouffe avec une cacahuète, un ivrogne qui exige un verre supplémentaire ou que sais-je encore. Là, il allait être sur un terrain totalement inconnu, qui en plus, allait lui donner des informations sur elle, car dit-on, notre intérieur est à l'image du propriétaire ... Ce qui, après réflexion, n'était peut être pas si mal pour se faire un avis plus approfondi.
Michael répondit par un sourire ravi et ajouta :
Je vous retrouve donc à la fin des cours sur le parking du lycée ?
Elle acquiessa et Michael ne s'attarda pas plus, il fallait qu'il sorte de la salle des professeurs pour laisser exprimer sa joie.
Lorsqu'il poussa la porte, il vit tourner des talons, quelqu'un venait de rebrousser chemin rapidement. En deux enjambées, il rattrapa cette mystérieuse personne qui n'était autre que .... Philippa ! Evidemment ! Elle fit mine d'être surprise.
Michael ! Tient ! Je ne m'attendais pas à te recroiser, décidément on a de la chance ce matin.
Mouaiis ... Je sais pas si c'est de la chance ...
Ce sur quoi il s'éloigna. Philippa ne pouvait pas rester sans savoir, telle une adolecente de quinze ans, elle le tira par la manche et lui supplia de lui raconter la conversation qu'il avait eu avec Mlle Springston. Amusé par ce décallage entre la mentalité de son amie et son âge réel, il finit tout de même par lui rapporter mot pour mot leur échange. Elle explosa de joie, effrayant sur son passage des élèves mal réveillés, et chacun d'eux s'engouffra dans une salle de classe pour commencer leur première heure de la journée, une fois qu'elle lui eut adressa avec un clin d'oeil malicieux :
Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt !
***
Une fois de plus, Michael fit l'expérience de l'élasticité du temps. Quand certaines heures pouvaient passer pour des minutes, d'autres pouvaient également passer pour des jours. C'était ce deuxième volet que Michael avait ressenti tout au long de la journée.
Cent fois il s'était pincé pour vérifier qu'il ne dormait pas tant le temps lui paraissait lent, au point d'en avoir des rougeurs sur le bras. Au moment de midi, il s'était imaginé plus de quinze intérieurs possibles, sans pouvoir déterminer lequel correspondrait le mieux au foyer de la douce Eleanor. Les heures de l'après-midi, il s'attacha à trouver deux ou trois sujets de conversation qu'il pourrait ressortir si jamais un blanc s'éternisait entre eux. Bref, il était plus que stressé ! Il avait même dit à ses élèves que la guerre de Sécession avait eu lieu de 1891 à 1895, alors qu'en vérité elle s'était déroulée de 1861 à 1895 sous l'entreprise de Lincoln. Pire boulette pour un prof d'histoire-géographie américain il n'y avait pas ! Il était temps que la journée s'achève !
Cent fois il s'était pincé pour vérifier qu'il ne dormait pas tant le temps lui paraissait lent, au point d'en avoir des rougeurs sur le bras. Au moment de midi, il s'était imaginé plus de quinze intérieurs possibles, sans pouvoir déterminer lequel correspondrait le mieux au foyer de la douce Eleanor. Les heures de l'après-midi, il s'attacha à trouver deux ou trois sujets de conversation qu'il pourrait ressortir si jamais un blanc s'éternisait entre eux. Bref, il était plus que stressé ! Il avait même dit à ses élèves que la guerre de Sécession avait eu lieu de 1891 à 1895, alors qu'en vérité elle s'était déroulée de 1861 à 1895 sous l'entreprise de Lincoln. Pire boulette pour un prof d'histoire-géographie américain il n'y avait pas ! Il était temps que la journée s'achève !
***
Michael fut brusquement sortit de sa rêverie par l'effroyable sonnerie du lycée. Il était dix-sept heures ! Les vingt dernières minutes avaient défilées à la vitesse de l'éclair !
Prestemment, il se leva de sa chaise, et demanda tous les élèves de rendre leur copie. Une fois mises en vrac dans sa malette de professeur, il se hâta de sortir à l'extérieur du bâtiment, maudissant dans son fort intérieur son élève Henry qui était toujours aussi lent à ramasser ses affaires.
Lorsqu'il arriva sur le parking, moitié essouflé, il aperçut Mlle Springston, plus belle que jamais. Ses cheveux étaient balayés par le vent et ondulaient délicatement sous la brise. Le coeur battant la chamade, il vint à son niveau et lui adressa un large sourire. Elle lui proposa de le suivre, chacun dans leur voiture, ce qu'il accepta et ce fut plus angoissé que jamais qu'il suivit sa voiture.
Prestemment, il se leva de sa chaise, et demanda tous les élèves de rendre leur copie. Une fois mises en vrac dans sa malette de professeur, il se hâta de sortir à l'extérieur du bâtiment, maudissant dans son fort intérieur son élève Henry qui était toujours aussi lent à ramasser ses affaires.
Lorsqu'il arriva sur le parking, moitié essouflé, il aperçut Mlle Springston, plus belle que jamais. Ses cheveux étaient balayés par le vent et ondulaient délicatement sous la brise. Le coeur battant la chamade, il vint à son niveau et lui adressa un large sourire. Elle lui proposa de le suivre, chacun dans leur voiture, ce qu'il accepta et ce fut plus angoissé que jamais qu'il suivit sa voiture.
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